Je ne sais pas si nous sommes les seuls, mais 99,9 % de nos chicanes de couple ont pour sujet l’argent (je ne te parlerai pas du 0,01 % qui reste, je vais me garder une petite gêne).
L’argent qu’on gagne.
L’argent qu’on dépense.
L’argent que l’on économise.
L’argent qui nous brûle entre les doigts.
L’argent qu’on décide de prendre pour se gâter mutuellement ou égoïstement.
L’argent qu’on a caché parce qu’on croyait que l’autre ne s’en rendrait pas compte.
C’est toujours une question d’argent. Peu importe la période. Qu’on en ait plus ou qu’on en ait moins, selon le budget, selon les imprévus, selon les heures supplémentaires ou selon les rentrées d’argent inattendues qui n’apportent finalement qu’un court moment d’euphorie avant un brusque retour à la réalité.
Ces minuscules billets verts (ou rouges, ou mauves) d’espoir qui nous conditionnent à sortir du lit le matin afin de gagner notre vie et s’offrir quelques gâteries. Ces cartes de plastique qui nous font miroiter des plaisirs luxueux ou simplement des illusions de richesse inexistantes. Ces intérêts qui serrent nos ceintures, nos gorges et nos budgets.
Depuis 13 ans, c’est l’argent qui fait sortir le pire en nous. C’est lui aussi qui s’immisce insidieusement dans notre quotidien et nous rend la vie parfois très dure. C’est la plus grande source de stress à laquelle nous sommes confrontés, et c’est surtout compliqué de dealer avec l’argent quand les imprévus viennent souffler un vent de panique sur notre vie, déjà parfois si chaotique.
Je ne sais pas si c’est une question de valeurs, d’éducation ou de personnalité, mais j’ai toujours l’impression qu’il est pratiquement impossible d’avoir la même vision en tout temps à propos de l’argent. En tout cas, nous, c’est rarement le cas. Même si on gagnait à la loterie, je crois parfois que l’on devrait diviser le montant en deux et s’occuper de notre magot chacun de notre côté tellement nos opinions divergent sur notre façon de dépenser.
Est-ce que c’est une question de pouvoir ?
Je veux gagner plus que lui, ou lui plus que moi ?
Je veux dépenser quand ça me tente parce que je considère que je le mérite ?
Est-ce que c’est parce qu’il se dit, que ce n’est pas 20 $ par-ci ou 50 $ par-là, qui paraîtra beaucoup dans notre budget ?
Parce que l’accro du shopping que je suis ne peut résister à l’appel des soldes quand elle passe devant une boutique ou qu’elle reçoit des infolettres sur des rabais à ne pas manquer ?
Parce que lui dépense parfois pour des choses complètement inutiles, mais qui comblent un vide que je n’arrive pas à comprendre ?
Alors que parfois, je voudrais mettre 30 % de ma paie dans un CELI, 25 % dans un REER et 20 % dans un compte-épargne, souvent je ne vis que d’une paie à l’autre, et je tombe dans un état de panique incontrôlable, parce que mon garagiste m’apprend soudain que je dois payer une facture de 700 $ si je veux avoir un véhicule en bon état pour aller travailler et gagner ma vie. Et qui fait les frais de cette panique incontrôlable ? Qui est celui qui doit me calmer et trouver les bons mots pour me convaincre que ce n’est qu’un creux de vague et que nous allons nous en sortir encore une fois ?
Toujours lui.
Et quand c’est lui qui panique et qui croit que nous ne parviendrons jamais à nous sortir des ennuis financiers qui se fraient un chemin jusqu’à nous encore une fois, qui réussit à le convaincre que tout ira bien ?
Toujours moi.
Et lorsqu’on panique en même temps ?
Tout est mis en suspens et c’est chacun pour soi. Chacun gère sa panique et se dit que lorsque la tempête sera passée, nous serons là l’un pour l’autre.
Là pour se dire que ce n’est que l’argent qui nous divise et non la vie qui nous pousse dans des directions différentes.
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