À moins de vivre sur une autre planète, tout le monde affronte, subi, s’interroge, et tente de passer au travers de cette pandémie mondiale créée avec l’apparition de la COVID-19.
Confinement, déconfinement, masque inutile, masque obligatoire, loi 61, les alarmistes, les complotistes, le télétravail, les pertes d’emploi, l’école à la maison, la PCU, l’économie qui vacille et j’en passe. On était loin de se douter de tout ce que l’année allait nous réserver lorsque le champagne a fait pop le 1er janvier dernier.
2020 est tellement intense qu’on a l’impression d’être une balle de ping-pong qui rebondit dans tous les sens lors d’un match dont on ne sait même plus qui affronte qui.
Je ne te dirai pas à quel clan j’appartiens.
Si je te dis que je porte mon masque sans chialer, on me traitera de mouton. Si je dis que de le porter brime mes droits et libertés, on me traitera de conspirationniste.
Noir ou blanc, chaud ou froid, masque ou pas de masque?
J’aimerais bien qu’on cesse de mettre l’accent sur celui-ci.
Des gens meurent. Du coronavirus, oui.
Mais aussi du cancer, de la vieillesse, de la grippe, d’un accident de voiture. Des enfants perdent la vie à la suite d’un drame familial. D’autres meurent d’une maladie dégénérative, de noyade ou d’une balle perdue lors d’une fusillade.
Des gens meurent tous les jours.
Notre planète est à son plus mal depuis longtemps. On l’a si longtemps négligée pendant qu’on se regardait le nombril qu’elle nous le fait chèrement payer.
Les hommes politiques ne savent plus où donner de la tête. Les chefs d’entreprises tentent de garder la tête hors de l’eau afin de ne pas voir leur compagnie toucher le fond, la coque est trouée de partout et leur navire sans de gilets de sauvetage pour tous.
Qui va sauter, qui va sombrer. Digne de la panique à bord du Titanic. Tels les violonistes chargés de ne pas semer la panique jusqu’au moment du naufrage, les gouvernements annoncent des aides financières chaque jour, creusant un trou dans un budget déjà dévasté par tous les manquements des dernières années.
Les plus pessimistes prévoient une société changée à jamais, qui ne s’en remettra pas totalement.
Les plus optimistes croient encore qu’un médicament ou un vaccin réglera tout ça en l’espace de quelques semaines et que la vie pourra reprendre son cours.
Dans ce chaos, l’amour prend une autre tangente.
Celui que l’on ressent pour nos proches, celui qu’on avait tenu pour acquis. Les poignées de main, les câlins, les bises que l’on faisait machinalement. Cet amour est maintenant distribué à distance, avec un regard, un sourire, un clin d’œil.
La même chose? Oh que non! Mais on doit être patient.
Et tenter de démontrer notre amour autrement.
Dans ce chaos, l’avenir est sombre. Le moral est bas.
Les arcs-en-ciel ont déserté les fenêtres à plusieurs endroits, les maisons se sont dotées de jardins, de fleurs, de piscine et de spa… mais de pancartes à vendre aussi.
Le «ça va bien aller!» est devenu «ça va finir quand?»
Le «gars du Tim» a pris la place du «gars Tequila, Heineken pas l’temps d’niaiser».
Est-ce que le masque, c’est trop peu trop tard? Est-ce que cette pandémie a été décidée d’avance? Est-ce qu’on est tous victimes d’un système capitaliste déficient? Est-ce qu’on est tous susceptibles de l’attraper, d’être immunisés? Vais-je mourir si je l’attrape? Vais-je perdre mon emploi?
Je ne sais pas pour vous autres, mais moi, je suis épuisée.
J’aimerais ça qu’on mette tout ça sur pause le temps de se rappeler ce qu’on veut vraiment.
Qu’on se rappelle qui on aime et comment on veut évoluer à travers cette époque maintenant historique.
Parce que rien n’est totalement noir ni totalement blanc.
Et qu’on est probablement dans une des plus grandes zones grises qui existent.
Masque, pas de masque, l’important est d’être solidaires, et de faire de notre mieux.
Pour tenter de se reconstruire ensemble.