Introduction : Cette série est mon histoire, chaque texte est personnel. En parler est important et j’ai décidé de le faire. Chaque semaine, un texte sortira en rapport avec une thématique. Pour lire la série en entier, rendez-vous ICI.
J’étais naïve. J’ai vite compris que l’aide dont j’avais besoin n’était absolument pas suffisante pour guérir, pour aller mieux, pour bien vivre avec la maladie. M’adapter au quotidien et entrevoir du beau pour l’avenir. Non, ce n’est pas aussi facile que ça. Le plus dur sera d’accepter que t’as besoin d’aide et encore plus dur, d’aller en chercher. Quand cet immense pas est fait, tu auras encore plein d’autres embûches. Il faut être honnête, ce n’est pas facile, mais le parcours en vaut la peine. Pour ma part, je croyais que mon entourage serait là pour moi. En fait, indirectement, je pense que je m’attendais à me faire «gérer». Ce n’était pas pour mal faire, puisque c’était inconscient. Mais j’ai vite compris que mon chum, mes ami.es et ma famille ne pouvaient sans cesse être à mes côtés, à me flatter les cheveux et me dire que tout irait bien. Non. C’est certain, quand on vit une situation de la sorte, quand on est malade, on désire toute l’attention du monde. C’était mon cas. Je ne m’en rendais pas vraiment compte, parce que je croyais être forte pour me débrouiller toute seule et ne pas vouloir déranger les autres. Mais la vérité, c’est qu’au plus profond de moi, j’aurais voulu avoir sans cesse quelqu’un pour me tenir la main et avouer cela est excessivement difficile.
La réalité, c’est que tout part de toi. Les autres sont là pour te supporter et t’aider à alléger le lourd poids qui pèse sur tes épaules, mais le gros du travail, même la grosse majorité, ne dépend que de toi-même. Il faut d’abord accepter de devenir égoïste pour un temps indéterminé, parce que ta priorité, c’est toi-même. Tu ne peux pas aider les autres si tu ne t’aides pas toi-même. Tu dois reprendre des forces, remonter la pente pour avoir l’énergie nécessaire afin de donner le meilleur de toi aux gens que t’aimes. Tu dois choisir tes priorités. La tienne, c’est d’aller mieux et tout faire ce qu’il faut pour cela. Tout le reste, tu dois accepter de le mettre en suspend. Cela attendra, même si ce n’est pas facile de mettre ta vie, ton quotidien sur pause. Tu as besoin de rénover tes fondations avant de penser à la décoration et aux meubles que tu veux t’acheter!
Je me suis rendu compte en me détachant un peu, que les gens de mon entourage avaient tous leurs vies qui continuaient, chose normale. Mais pour mon chum, c’était encore plus puisqu’il devait compenser pour les choses que j’étais incapable de faire. Vivre avec une personne en dépression, malade, demande beaucoup de patience et d’attention et il a réussi à passer au travers autant que moi. Mais quand on souffre, on a besoin d’attention et il faut se le mettre en évidence, ce n’est pas nécessairement vrai que l’on désire rester dans notre coin et ne déranger personne. Pour certains c’est le cas, mais souvent, l’orgueil de côté, on désire se faire prendre dans les bras. Moi, c’est auprès de mes médecins et mon psychologue que j’ai réussi à trouver mon équilibre. Le temps de mes rendez-vous, j’étais la seule chose qui importait. J’avais le droit de parler que de moi, de me centrer sur mes émotions sans avoir à faire attention aux autres. Justement, le fait de focusser sur moi lors de mes rendez-vous faisait en sorte que j’arrivais à me détacher de mon entourage et de peut-être leur enlever de la pression. C’était à moi de trouver un équilibre qui allait m’aider à prendre soin de moi, tout en conservant mes relations avec mes proches.
Personne ne pouvait me pousser dans le derrière à part moi-même. Comme on dit, nous sommes maîtres de notre destin et de ce que l’on fait de nous-mêmes. Alors, toi qui penses trop en demander ou qui te sens mal de centrer ton énergie que sur toi-même, saches que tu fais bien et surtout n’oublie jamais que tout part de toi!
N’oubliez pas que si vous avez besoin d’en parler, il existe des ressources :
Centre de prévention du suicide 1-866-277-3553
Centres de crises : Santé Montréal