Les citrouilles sont à peine éteintes, les bols de bonbons débordent et les costumes ne sont pas encore rangés que les “freaks” de Noël sont prêts à sortir le sapin de sa boîte.
Les voilà plus que prêts à fredonner les chansons de Mariah Carey et de Michael Bublé tout en planifiant déjà leur liste de cadeaux et leurs achats des Fêtes et en salivant à l’idée de s’empiffrer de biscuits et de tourtières pendant 2 semaines.
Je le sais, j’en fais partie.
De ces gens un peu trop intenses quand vient le temps de parler du temps des Fêtes.
Depuis toujours, j’adore Noël! C’est vraiment ma fête préférée et de loin. Mes amis et ma famille m’associent à cette période, je me fais identifier dans tous les posts de Noël sur les réseaux sociaux et ça, tout au long de l’année. Ça m’a toujours fait rire qu’on pense automatiquement à moi quand on évoque le temps des Fêtes et ça me fait encore sourire d’une année à l’autre.
J’entretiens cette réputation depuis si longtemps que je ne m’étais pas rendue compte avant cette année que ça venait avec une certaine pression.
La pression d’être prête à sortir les guirlandes chaque 1er novembre.
La pression d’être la première à faire son sapin et publier une photo sur ses réseaux sociaux pour confirmer que je l’ai toujours, cette fameuse étiquette de passionnée de Noël. Et que personne ne peut me la ravir.
Une pression ridicule se diront certains.
Et avec raison peut-être. Mais quand t’es une fille performante, orgueilleuse et perfectionniste comme moi, tu te mets de la pression sur les épaules pour ben des affaires futiles.
Le 1er novembre dernier, j’ai réalisé que je n’étais plus la seule aux premières loges pour lancer la magie de Noël. Avec les réseaux sociaux, on est maintenant un paquet à se mettre en mode temps des Fêtes dès le début du mois de novembre. Ça rivalise d’efforts pour partager des décors de rêve parsemés de sapins et d’ornements en macramé ou pour publier des photos dignes des magazines qui ne reflètent pas tant la réalité d’une maison ou d’une famille normale.
J’ai moi-même été happée par ce courant fort qui m’a fait enfiler des billes de bois et des oranges séchées sur des guirlandes en jute pour obtenir un décor digne de Pinterest. Après tout, à quoi bon de faire des DIY si ce n’est pas pour les flasher sur les zinternets.
J’ai fait mon sapin le 4 novembre. Parce que le 1er tombait un lundi et que je trouvais ça poche de faire un sapin le jour où on retourne au boulot et j’avais envie de me garder ce plaisir pour le week-end, comme je le fais souvent.
Je n’ai pas fait de photo de mon sapin après l’avoir terminé. Et à ce jour (le 10), je n’en ai toujours pas publié non plus. J’ai simplement mis une storie et je suis bien en paix avec ça.
Cet automne, mon quotidien est différent et j’en suis encore à apprivoiser ma nouvelle réalité. J’ai beau avoir changé de travail il y a maintenant près de 3 mois, j’ai encore l’impression de patauger en eaux inconnues. Et ça teinte tout ce qui constituait ma routine d’avant même si, techniquement, ça n’a pas changé tant de choses.
Et malgré que je sois l’une des personnes qui aiment le plus Noël au monde, je ne suis plus entourée comme je le voudrais. C’est devenu une période plus nostalgique pour moi, avec mon fils qui est maintenant adolescent et des familles de plus en plus éloignées pour mon chum et moi.
Bref, Noël a bien changé et j’aimerais dont dire que je suis aussi passionnée qu’avant et que la magie continue de me frapper aussi fort mais ce serait faux.
Et pourtant, je reste la même.
Celle qui active sa playlist de Noël en mode continue jusqu’au 26 décembre, qui allume les lumières de son sapin du matin au soir et qui tombe dans la lune plusieurs fois par jour en les contemplant.
Celle qui achète toutes les éditions de Noël de ses magazines préférés, celle qui collectionne les chandails, les tasses et les pyjamas aux couleurs du temps des Fêtes. Qui mange des cannes de Noël et qui se gave de chocolats chauds.
Au fond de moi cette magie, elle brûlera toujours, je le sais.
Mais je ne veux plus de cette pression d’être associée à Noël à tout prix. Je veux juste que ça reste festif dans mon coeur. Pas aux yeux des autres.